lundi 28 mai 2012

l'Irlande, émeraude inestimable



Bienvenue en Irlande, la terre d’émeraude
Probablement le plus beau voyage que j’ai pu effectuer. Pourtant géographiquement si proche de notre pays pourtant éthiquement si éloigné de notre population !
Un peuple qui exalte son hospitalité pour mieux apaiser la douleur encore vive que l’Angleterre a laissé sur cette terre. Dans certain pub de campagne il n’est d’ailleurs pas rare de voir encore les anciens se lever à tour de rôle pour chanter en cœur les souffrances de leur Histoire. Irlandais comme étrangers tout le monde se lève, main sur le cœur, à la moindre note de l’Hymne nationale. La bas plus que n’ importe où ailleurs on respecte son pays et c’est là où le visiteur commence son parcours initiatique. L’Irlande ce pays patriotique et conservateur nous apprend à vivre…

Une Pierre ébréchée ou une histoire douloureuse
Il faut croire que de tous temps les peuples convoitaient ce bijou. Au VII° siècle avant J.C., les celtes se part de l’île avant que celle-ci ne passe au cou du christianisme. Le si célèbre Patrick (qui donna son nom à la fête nationale de la St Patrick) y pose le pied aux alentours de 430 son objectif ? Convaincre les druides de se convertir au christianisme et il a un argument inébranlable, la trinité pousse d’elle-même sur le sol sous la forme de trèfle. C’est donc naturellement que l’Irlande se convertie.
Au fil du temps la population augmente ce qui incite les vikings à envahir le pays, la désorganisation du peuple divisé en 150 peuplades facilite le siège à Dublin, Cork, Limerick… Il faudra attendre le moyen-âge pour que le roi Mael Sechnaill ne renvoie hors de chez eux les nordiques. Petite aparté : cette bataille porte le nom de la plus célèbre propriété Irlandaise du cinéma d’Hollywood, Tara ou la terre que Scarlett O’hara ne cesse de défendre contre les Yanki’s, car comme le lui dit son père « La terre c’est la seule chose qui compte lorsque l’on est Irlandais, elle nécessite qu’on se batte pour elle ! » Des propos à ne pas prendre à la légère car tout au long de son Histoire jamais l’Irlande ne courbera l’échine face à l’envahisseur.
Au moyen-âge le pouvoir s’organise il n’y a plus que deux rois, Mael et Brian Boru, hélas il n’y a qu’une place de roi suprême, Brian Boru gagne le trône pacifiquement et à sa mort fait succéder son ancien rival. Un classique faire plaît à l’Irlandaise (sic).

Le nouveau joyau de la couronne anglaise
Au XIV° siècle le roi Henri II s’inquiète de la montée du peuple normand en Irlande et décide  de nommer son fils John seigneur d’Irlande, sans grand résultat puisqu’il n’arrive pas à appliquer la loi anglaise. L’Angleterre instaure alors la loi Poynings afin de soumettre totalement le parlement irlandais à l’autorité anglaise. En 1541 le roi Henri VIII s’octroie le titre de roi d’Irlande dans ces mesures il prévoit de confisquer les terres aux irlandais et d’instaurer l’anglicanisme. Mais le patriotisme et la solidarité irlandaise donnent peu de résultat aux anglais. La population commence par s’agacer par le comportement des anglais… En 1595 Le duc Hugh O’Neill s’allie aux chefs des villages et lancent une révolte contre l’oppresseur. Apres quelques victoires il est défait par les troupes d’Elisabeth I. Cette guerre de neuf ans provoquera la fuite des comtes gaéliques. Abandonné par leur autorité la population suit l’exemple et en 1630 s’enfuit dans les caraïbes, sur l’ile de la Barbade restée irlandaise.
Mais il reste des contestataires dans le pays, en 1640 la première révolution anglaise éclate Cromwell envoies ses hommes et matent la rebellions. Entre le tiers et la moitié de la population irlandaise sera décimé et le reste des terres redistribué aux colons anglais.
C’est au XVe siècle que les Irlandais prennent en main leur indépendance. Les britanniques suppriment tout, même le droit de leur existence, ce qui les poussent à se réunir autour d’une société secrète, laquelle prône l’expulsion des étrangers. Ces « patriotes irlandais » enragés par les persécutions de leurs frères et nourrit de liberté par la récente indépendance de l’Amérique comme par la révolution française prépare une insurrection général,  avec l’aide de la France il déclare la guerre à l’Angleterre, le 23 mai 1798. Elle sera écrasée car désorganisé. Ils perdent la bataille mais pas la guerre puisque quelques mois plus tard il l’emporte face à 6000 anglais grâce à l’aide française. La répression anglo-saxonne est terrible, désormais avec l’acte d’union l’Irlande est rayé elle devient l’Angleterre.

Le XIX° siècle une Emeraude qui sonne creuse
Le XIXème siecle est marqué par la « Grande Famine », la moitié de la population irlandaise est décimée. Les nationalistes vous assureront de la responsabilité des anglais dans cette affaire. Le fait est que le mouvement d’indépendance reprend ses forces et finissent par obtenir des terres pour les irlandais. En 1916 le mouvement créé l’insurrection de Dublin, même si elle est écrasé en une semaine le groupe devient une légende. Le parti remporte les élections et constitue un parlement irlandais qui proclame l’indépendance de l’île. Hélas l’Angleterre dissout le parlement ce geste provoque en 1919 une guerre d’indépendance. Les Anglais proposent alors un compromis, le traité de Londres. Ainsi l’Irlande devient partiellement indépendante mais elle est privée des territoires les plus développés engendrant ainsi une guerre civile, laquelle ne permettra pas de récupérer le nord du pays.
L’Irlande devient la république indépendante que nous connaissons le 18 avril 1948. Ce sont probablement toutes ces luttes et ces vies qui ont apporté la valeur à cette île fertile et qui lui a valu son nom d’émeraude.

Des gens en or, toujours joyau de vivre.
Ce qui vous marquera le plus sera l’hospitalité de la population toujours souriante pleine de vie et d’humanité, l’on sent en elle le reflex de solidarité. D’ailleurs on le constate dans les vieux pubs de campagne où il n’est pas rare de voir les hommes chanter les maux de leurs pays. Et si cela prête à rire chez nous, le geste est si fort là-bas que tout le pub se lève pour chanter la main sur le cœur la lamentation. Il faut savoir qu’un pub n’est pas cet endroit vulgaire dans lequel on boit des bières jusqu’à en vomir. Un pub est un lieu de rencontre. On y rejoint autant des amis que des voisins, on y célèbre autant des anniversaires que des baptêmes ou des mariages. Choses que nous ne verrions jamais en France « Pub it’s like a church ».
Conscient de leur patrimoine et fière de leur sang, les irlandais restent le seul peuple que j’ai rencontré en parfaite fusion avec leur terre. La communion est si puissante qu’aucun d’entre eux n’hésitera à verser leur sang pour sauvegarder leur patrimoine, car comme le dit le père de Scarlette O’hara dans Autant en Emporte le Vent « Il n’y a que la terre qui compte lorsque l’on est irlandais. »
Autant en Emporte le vent 1939 "la terre c'est la seule chose qui compte (...)"


Bilan :

Un havre de paix à l’herbe grasse et à l’air iodé chargé de spiritualité et où l’on peut librement rêver de ce qui fait la richesse du lieu : des elfes se baignant sous les petites cascades de Garrestown, entourés de Léprechauns, du bateau pirate d’Anne Bonny flottant au large à peine perceptible des falaises de la péninsule de Cork, de Franky arpentant les rues de Limerick afin d’honorer Les Cendres d’Angela. Si le paradis existe une partie s’est forcément détachée des cieux pour former l’île « island » d’Irlande « Irland ».

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