jeudi 19 avril 2012

Au Senegal: l'Awalé un jeu national

D'où ça vient?


l'Awalé est un jeu répandu en Afrique, dans les caraïbes, et en Asie. Peut-être parce qu'il est simple et pratique à transporter et ce, même en cas d'oubli, puisqu'on peut le creuser dans le sol...

Et oui l'Awalé fait parti de la famille des Mancalas ou jeux de sociétés traditionnels en Afrique et Asie. ce genre de jeux est fondamental dans la tradition de ces pays au même titre que le jeu d’échec en occident, les deux définissant des jeux de stratégie combinatoire abstraits. Le but étant de compter et de capturer les cailloux ou graines de son adversaire. Certaines théories remontent sa naissance aux Senet des Égyptiens. Mais en Afrique la plus ancienne preuve de l’existence de ce jeu remonte au X éme siècle avec la représentation du roi Kubu (ci-contre). Ce jeu a traversé les continents, au rythme de l'esclavage au XVII° et perdure encore.





Comment c'est fait?


Au Sénégal j'ai appris a y jouer sur une plage de Wakam, c'est d'ailleurs comme ça que la plupart y joue, probablement par souci de transport. Mais il s'est avéré difficile de ramener douze trous dans le sable en souvenir. Je me suis donc rabattue sur une version artisanale taillée dans un cylindre de bois et relié par des gonds.  A l’intérieur il y a deux rangées de six trous, une pour chaque joueur. Des graines de Caesalpinia Bonduc y sont disposées, en guise de pions. Ces petites graines vertes ont l'avantage d'être légères et non périssables.

Comment ça marche?


Ce jeu devrait traduire "multiplicité" au lieu de "déplacer". Il a plusieurs noms, se joue dans plusieurs pays et sous plusieurs support donc rien d'étonnant qu'il ai également plusieurs règles. Toutefois il y en a qu'une qui est reconnue par la fédération internationale d'Awalé (et oui il y en a une), la règle Abapa.



A Wakam la partie à laquelle j'ai assisté comptait douze trous et quarante huit graines. Les deux participants devaient suivre le sens de rotation prédéfinit au début de la partie et jouer le plus vite possible, l'assistance encourageait les joueurs, d'autres chantaient les coups à faire. Le premier joueur (Souleymane) avait reparti les graines une par une jusqu’à ce qu'il n'en ai plus en main. Le hasard avait donné l'avantage du compte à l'adversaire, Souleymane a donc récupéré toutes celles en trop qui n'etaient pas dans son camp (car il ne faut pas qu'il y en ai deux ou trois dans un même trou). Lorsqu'un joueur n'a plus de graine il faut le "nourrir" c'est à dire toujours jouer en sorte que l'adversaire puisse avoir des pions. Si ce n'est pas possible alors la partie s’arrête et le joueur coincé ramasse toutes les graines. Le but n'est pas d'"affamer" son voisin mais de capturer le maximum de graines. Au final c'est Boubacar qui a remporté la partie, en ramassant 25 graines soit plus de la moitié de la base distribuée, (la seconde façon de gagner étant d'abandonner la partie lorsqu'il ne reste que six graines sur le plateau). Une partie parfaite se termine en égalité. Même si les règles paraissent difficiles même les pires joueurs de Solitaire peuvent arriver a faire de superbe coup dès les premières parties. De toutes façon avec 889 063 398  406 possibilités il est quasiment impossible de ne pas faire au moins un bon coup!

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